Jusque là, nous avons jamais eu besoin de nous angoisser. Bonhomme aimait se promener mais âgé et avec de l'arthrose, il allait rarement plus loin qu'un étage (pour aller dire bonjour à l'une de ses voisines cat-sitter), sous surveillance. Il n'y a qu'une seule fois où il s'est véritablement enfui : la porte n'était pas fermée, juste posée contre le chambranle et, en passant la patte, il a réussi à l'ouvrir pour aller se balader.
En revanche, bébé Yoda est d'un tout autre registre. Curieux, rapide, rebelle, il aime repouser ses limites et les interdits. Il sait qu'il n'a pas le droit d'aller dehors et, quand il nous file entre les jambes, il suffit que je franchisse le seuil de l'appartement pour qu'il retourne en vitesse à la maison. Content et fier de lui d'avoir réussi à passer notre muraille de jambes et d'avoir franchi un nouveau mètre sur ce territoire interdit.
Sauf qu'aujourd'hui, nous avioins de nombreux invités à déjeuner qui sont partie en plusieurs fois. Nous faisons pourtant toujours très attention à ce que Yoda ne trompe pas notre vigilance. Cette fois, il a réussi. Le dernier couple à partir a dû remonter suite à un oubli de leur part. Peut-être est-ce à ce moment ? Je les attendais près de l'ascenseur sans surveiller la porte d'entrée, pensant que Yoda était en train de se reposer après avoir longuement joué avec ses nouveaux copains humains.
Yoda n'était plus dans nos pattes mais nous étions tous les deux persuadés que Yoda dormait dans le bureau. Nous n'avons même pas pris la peine de vérifier. Et pourtant, Yoda n'était pas là et on ne le savait pas.
Heureusement pour nous tous, une voisine (qu'on ne connait pas d'ailleurs) a croisé Yoda dans la cage d'escalier en la suivant désespérement. Après deux coups de sonnette insistants (on était vautré dans la chambre, KO...), on est allé ouvrir pour découvrir un bébé Yoda appeuré et bien content de rentrer à la maison ! Il avait gonflé tout ses poils, lui qui a normalement le poil presque ras, je ne l'ai presque pas reconnu. Mais ses moustaches et ses tâches blanches sont assez distinctifs. D'autant que je sais que nous sommes les seuls à avoir une prédilection pour les chats noirs (notre voisine d'en face, autre cat-sitter, préfère les gris. On a tous nos préférences !).
Elle ne s'est pas éternisée, juste le temps de nous expliquer qu'elle l'avait trouvé et qu'il le suivait partout. Comment a-t-elle pensé à nous ? On ne sait pas, on imagine que notre panneau d'entrée (sur la photo en haut de l'article) a dû aidé : une silhouette d'un chat noir qui fait clairement comprendre qu'un chat vit à l'intérieur.
Notre pauvre bébé... Il a tout de suite rejoint notre lit pour se blottir avec nous. Comme dit mon mari, ça va sûrement le dégoûter de sortir désormais ! Un gros câlin avec ses parents, une très longue séance de papoune avec sa "maman" couverture. Il l'a léchée frénétiquement avec nombres de patounage et une quantité et une fréquence de ronronnements que je ne lui connaissais pas !
Heureusement que cette aventure s'est bien terminée et se transformera simplement en anecdote du jour où Yoda a fugué.
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